Trois Accords, deux festivals

«Drummond, c’est le centre du Québec. Tu peux pas être mieux positionné géographiquement parlant.» Les Trois Accords sont les porte-étendard de Drummondville depuis toujours.

Les Trois Accords doublaient leur plaisir (et le nôtre) en 2017 avec l’édition inaugurale du Festival de la blague, consacré à l’humour. L’événement, ancré dans leur Drummondville chérie tout comme le Festival de la poutine accueillait six humoristes par soir, façon stand-up avec des numéros de 20 minutes chacun. Alors que 75% du groupe réside toujours à Drummondville (après avoir habité Montréal quelques années pour mieux y revenir), on lève notre chapeau à ces organisateurs et musiciens qui ont su revigorer leur ville natale.

«Avant la création du Festival de la poutine en 2008, y avait pas grand événement à Drummondville après le Mondial des cultures [début à mi-juillet]. Ça tombait un peu mort, indique le chanteur Simon Proulx. L’idée était de faire autre chose à la fin de l’été. (…) Le festival, je le vois comme notre version des gens qui font le party dans leur cour l’été. C’est juste que c’est gros!» Mine de rien, avec le temps, leurs gros partys ont tissé des liens serrés dans la communauté drummondvilloise. «Les bénévoles, les partenaires et toutes les équipes se rassemblent pour que ça se passe. Pour ça, j’espère que les gens sont heureux.»

Les effets bénéfiques de l’organisation de ces festivals se ressentent aussi sur les membres du groupe, qui n’a pas chômé depuis les succès d’Hawaïenne, Saskatchewan et autres grands hits de son répertoire. «Ça nous fait apprécier notre métier de musicien parce qu’on est brûlés raide après ces événements et on se rend compte que faire un spectacle c’est plaisant!», affirme le guitariste Alexandre Parr. Son comparse bassiste Pierre-Luc Boisvert ajoute: «L’organisation du Festival de la poutine et du Festival de la blague est étalonnée sur toute l’année. Puisque, en général, nos shows sont les week-ends, on peut travailler sur les deux festivals de la maison du lundi au vendredi. Ça ne rentre donc pas en conflit avec la musique. Ça se complète et ça remplit notre agenda comme il faut. Avec ces deux facettes-là, être organisateur et être musicien, on est des hommes complets!»

photo Maxyme G. Delisle, Consulat

 

Le batteur Charles Dubreuil précise aussi un point important: l’organisation de festivals permet au groupe de souffler et de mettre son énergie ailleurs plutôt que de se brûler en musique. «Après l’album Grand Champion, Simon avait beaucoup de pression sur les épaules parce que c’est lui qui écrit les chansons pour le band et qu’on s’autoproduit, et donc on a des gens sur le payroll, on loue des locaux… On cherchait donc une manière d’enlever un peu de pression sur le band de manière créative et monétaire. Le Festival de la poutine s’inscrivait là-dedans puisqu’on se disait: “On va faire autre chose et produire des événements.”»

Si le premier Festival de la poutine a été périlleux parce que les musiciens n’avaient alors pas d’expérience en organisation, les festivaliers, eux, l’ont apprécié, sauf peut-être les quelques files d’attente un peu longues. «Notre vision d’un événement était celle de l’artiste: l’accueil en arrière-scène et le côté technique, mais on n’a pas vu tout le côté logistique avec les chapiteaux, évaluer le nombre de toilettes, de clôtures, bien sécuriser le périmètre, etc.», dit Alexandre, alors que Pierre-Luc renchérit: «Ça s’appelle le Festival de la poutine et les gens étaient sérieux: tout le monde voulait de la poutine pour vrai et ils arrivaient tous en même temps!»

Dans tout ce processus, la Ville de Drummondville a grandement appuyé les quatre musiciens. «La Ville nous soutient au niveau financier, mais souvent aussi au niveau logistique. On a eu des employés de la Ville à notre disposition, ce qui est essentiel. Ç’a été très facilitant. Après, pour la recherche de partenaires [qui sont sensiblement les mêmes pour le Festival de la blague, en plus de quelques autres, selon les dires Pierre-Luc], c’était plus sérieux d’avoir l’appui de la Ville.»

À Drummondville selon Les Trois Accords…

 
Un lieu culturel qui se démarque?

La Maison des arts de Drummondville. «Y a vraiment un dynamisme là-bas. Ils ont le goût d’améliorer tout le temps l’expérience.» (Simon) «Ils veulent dynamiser le milieu et leur programmation est vaste, elle touche à tout.» (Alexandre)

175, rue Ringuet, Drummondville, artsdrummondville.com

 
Une bonne table?

Le 200 Brock et Le Capiche. «Le 200 Brock, c’est une ancienne taverne où les propriétaires ont refait un bar. De l’autre côté, il y a un restaurant italien un peu plus guindé, Le Capiche. Si tu me cherches, je suis toujours là, d’un bord ou de l’autre!» (Alexandre)

192 et 200, rue Brock, Drummondville, le200brock.com, restaurantcapiche.com

 
La plus belle vue en ville?

L’Ampithéâtre Saint-François. «La vue est assez incroyable sur notre nouveau site du Festival de la blague. Il y a le pont et tu es sur le bord de la rivière Saint-François, qui est super belle. C’est toujours cool de pouvoir en profiter. Sinon sur le pont, vers le barrage électrique, c’est super bucolique. Les gens y pêchent encore.» (Alexandre)

1380, rue Montplaisir, Drummondville, festivaldelablague.com

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