De routes et d’eau fraîche

Longtemps boudée par les visiteurs à moto – trop de moustiques! trop loin! –, l’Abitibi-Témiscamingue est en train de s’imposer comme une région incontournable pour les années à venir. C’est un peu grâce à Marc Provencher : motocycliste passionné, fier Rouynorandien, c’est lui qui a accompagné les Filles de moto, depuis Mont-Laurier jusqu’à sa ville, pour un road trip qu’elles ne sont pas près d’oublier.

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«D’abord, il faut démystifier certaines choses : on n’est pas plus loin que la Gaspésie! On n’a pas plus de maringouins ou de mouches noires que le Lac-Saint-Jean! Et contrairement à l’idée reçue, l’Abitibi n’est pas un cul-de-sac : on peut faire la boucle par Ville-Marie au Témiscamingue et par l’Ontario ou, pour les plus aventuriers, faire le grand tour vers Chibougamau en redescendant par le Saguenay», tient à préciser celui qui est devenu, malgré lui, l’ambassadeur de sa région auprès de la communauté moto du Québec.

C’est que ce sympathique personnage, doux comme un agneau dans une combinaison de cuir, s’est joint à son amie Catherine David et ses Filles de moto, les protagonistes de l’émission présentée sur la chaîne Unis TV, pour les amener chez lui. Depuis, les gens l’arrêtent un peu partout pour lui confier qu’il leur a donné le goût de voir sa région aux 22 000 lacs. Plutôt modeste, celui qu’on a très vite envie d’appeler simplement «Marc» n’en revient pas : bien connu comme homme d’affaires, ancien mécano militaire et ex-conseiller municipal à Rouyn-Noranda, une partie de ses connaissances ne savaient même pas qu’il faisait de la moto jusqu’à tout récemment.

Mais depuis, son nom circule en ville : Marc le motocycliste organise le premier festival de films sur la moto du Québec… à Rouyn-Noranda! Inspiré par des événements du genre aux États-Unis, le Moto Fim Fest Abitibi -Témiscamingue (MoFFAT) aura lieu les 13 et 14 juillet prochains sur la presqu’île du Lac Osisko. Le Moto Film Fest marque d’ailleurs le retour du cinéma en plein-air à Rouyn-Noranda, délaissé ces dernières années au profit des salles intérieures.

«L’idée du festival germe depuis 2016, et plus les pintes descendaient, plus ça devenait gros! Quand le lieu de la presqu’île a surgi dans nos conversations, je me suis dit que ça marchait avec l’esprit de la moto : regarder des films dehors, à côté de nos motos, sur des petits sièges inconfortables…», plaisante l’organisateur. «Le site aidera à rendre l’événement familial, ouvert à tous et, j’espère, à défaire les idées reçues sur les motocyclistes. Des criminels, il y en a très, très peu… et il y en a aussi en voiture!»

Les filles de moto en compagnie de Marc Provencher en Abitibi

Une communauté tissé serrée

Un méchoui, une parade de motos, une rando jusqu’à Ville-Marie et une vingtaine de films attendent les festivaliers au cours de la fin de semaine. Le film d’ouverture du festival sera le documentaire No Highway, qui a fait connaître Marc Provencher en 2016. Dans ce court métrage intimiste réalisé par Virgil Héroux Laferté, un autre Abitibien, on suit Marc dans son aventure solitaire à moto sur 6 000 kilomètres de routes difficiles, par le nord du Québec jusque dans les Maritimes. Un des deux épisodes de Filles de moto tournés en Abitibi sera aussi projeté en présence d’une partie desdites rideuses, qui auront refait le chemin pour l’occasion.

Les Témiscabitibiens savent recevoir. Le vendredi à midi, quelques heures avant le lancement du festival, une délégation de bénévoles à moto attendra les gens intéressés à partager la route vers Rouyn-Noranda à Mont-Laurier. C’est d’ailleurs cette générosité qui a séduit les Filles de moto, qui ont été aidées spontanément tout au long de leur parcours semé d’embûches, mécaniques et météorologiques.

«Une des filles a eu des bris majeurs sur sa moto. On était arrêtés à Val-d’Or, en gestion de crise, et une femme est venue nous prêter main forte. Elle avait tous les outils dans son garage de l’autre côté de la rue, parce qu’il se trouve qu’elle est une ancienne instructrice de moto! Les gens ne sont pas juste gentils ici, ils sont débrouillards et équipés! Les filles n’en revenaient pas : « Ben voyons, on dirait que c’est stagé! »»

Inspiré de ces anecdotes, Marc Provencher s’est même assuré que les motocyclistes qui arriveront à Rouyn-Noranda pour le MoFFAT et qui auraient eu un pépin en cours de route pourront aller cogner aux portes du «garage à Perreault», à l’entrée de la ville. «La communauté moto est déjà tissée serrée. Combine ça avec la bienveillance des gens de la région : tu seras jamais mal pris!»

Conseils de road trip

Marc Provencher adore s’arrêter aux endroits figés dans le temps. «Faites escale au Classic, à Montcerf-Lytton, la porte d’entrée du Parc de la Vérendrye. On retrouve des animaux empaillés dans le resto et vous pourrez faire le plein d’essence sur des pompes vintage avec des chiffres qui tournent!»

Il faut aussi s’arrêter au magasin général à Cloutier, passé Rouyn-Noranda, «qui vend autant du vin qu’un coude 90 degrés d’un pouce et demi pour ton évier». Non loin de là se trouve sa route préférée à moto : juste après Rollet au Témiscamingue, en allant vers Angliers, Saint-Eugène, puis Laverlochère… «Pour ses routes sinueuses et ses arbres, tout près de nous.»

«À moto, on se permet davantage qu’en auto d’arrêter aux endroits peu fréquentés», croit-il. «Peut-être qu’en étant plus proches des éléments, on est plus disposés – ou contraints, parfois! – à nous arrêter spontanément dans les petites places… je sais pas.» Une chose est sûre, ajoute notre nouvel ami Marc, c’est qu’ici, les esprits nomades épris de liberté seront servis et bien accueillis!

Vous ne pouvez vous rendre à Rouyn-Noranda pour le MoFFAT, mais vous avez tout de même envie de goûter des paysages d’Abitibi? Cliquez ici pour voir les deux épisodes de Filles de Moto en Abitibi sur le site d’Unis TV.

Avec des émissions tournées et réalisées aux quatre coins du pays, Unis TV offre une programmation authentique, qui présente les lieux et les gens de chez nous. La chaîne est incluse dans le forfait télé de base de tous les télédistributeurs.

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