La chaleur du froid

Lorsque les Québécois parlent d’eux, l’hiver n’est jamais bien loin. Le froid aussi surtout. On a beau râler sur la température, rager lors des tempêtes tardives qui nous poursuivent jusqu’au printemps, pester contre tous ces «cocktails météo» qu’on nous annonce toutes les semaines, toute cette froidure nous rend plutôt fiers.

Ça ne manque jamais. Avouons que nous aimons bien sourire et nous moquer lorsqu’on entend que Paris est engloutie sous la neige alors qu’elle a reçu trois centimètres ou que New York est paralysée à la suite d’une chute de six flocons. Voilà, nous, on n’a pas peur de ça, quelques degrés sous zéro ou quelques couches de verglas! On sait c’est quoi l’hiver, nous autres!

Cette fierté a des racines profondes. Historiquement aussi, on ne peut s’empêcher de penser qu’il fallait de fameuses têtes dures pour venir s’installer ici, trouver le moyen de se chauffer, cultiver une terre qui est gelée six mois par année, tricoter des bas de laine et parcourir le territoire par temps de grand froid.

Il m’arrive assez souvent de discuter avec des étrangers qui sont venus nous visiter en voyage pendant la saison hivernale. Lorsqu’on leur demande ce qu’ils gardent en souvenir, le froid est presque toujours mentionné. On se souvient du froid comme d’un paysage mémorable ou d’un mets qu’on a savouré.

Voilà. Le froid nous définit, il nous identifie, il parle de nous et il raconte un peu qui nous sommes. C’est un peu, au Québec, notre image de marque. C’est quelque chose qui nous tient ensemble et, paradoxalement, qui évoque une sensation de chaleur. C’est le froid qui nous invite à nous asseoir autour du feu, à chauffer le poêle et à passer de longues soirées à veiller dans la cuisine.

Au Québec, on connaît la chaleur du froid!

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Dans ce second numéro de Tour du Québec, nous vous invitons à découvrir cette chaleur toute particulière.

De la Route blanche sur la Basse-Côte-Nord jusqu’au Refuge Pageau en Abitibi en passant par Les Mollets frisquets à Granby, du kayak au large de Cap-à-l’Aigle au nid familial de la ferme Au froid de canard dans le Bas-Saint-Laurent, vous découvrirez qu’ils sont nombreux et nombreuses à tisser des liens afin de fabriquer cette grande couverture qui nous sert sans aucun doute de tissu social.

Cette couverture, c’est une courtepointe, un assemblage de plusieurs bouts de tissus qu’on raccommode, un patchwork comme on dit en anglais. Avec toutes ces histoires de gens différents situés aux quatre coins du pays et un fil conducteur pour tenir tout ça ensemble, vous aurez de quoi vous tenir au chaud.

Mais n’oubliez pas! Avant de vous envelopper bien confortablement, il faut aller jouer dehors! Vous ne pourrez apprécier la chaleur du froid que si vous allez prendre l’air. Vous pourrez en profiter pour partir à la rencontre de tous ces artisans qui, au jour le jour, tissent cette grande toile sur laquelle se dessinent nos paysages. Et après tout, quand on y pense, faire le tour du Québec, c’est au fond demeurer bien au chaud, à la maison, même en hiver.

Bonne lecture et, n’oubliez pas, nous aimons toujours recevoir de vos nouvelles. Au plaisir de vous lire!

simonjodoin@tourduquebec.ca