La promesse nordique

Encore peu connue du grand public, la camerise, un petit fruit nordique au futur prometteur, suscite dans la région traditionnelle du bleuet un engouement qui mérite que l’on s’y attarde. Rencontre avec le groupe Camerises fraîches Québec, qui nourrit de grands rêves pour cette petite baie.

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Ils sont tous agriculteurs par passion. Ils n’ont pas grandi dans les champs et travaillent tous dans d’autres secteurs, mais ils ont senti qu’ils pourraient réaliser leur rêve agricole en plantant des plants de camerises sur leur terre jeannoise. Depuis cinq ans, ils contemplent patiemment ces petits arbustes, qui peuvent atteindre quatre à six pieds de hauteur, grandir et se gorger chaque année davantage de petits fruits que l’on associe encore trop souvent aux bleuets. «La camerise est très différente du bleuet, insiste Martine Girard, membre du petit groupe Camerises fraîches Québec. On dit souvent qu’ici, il ne pousse rien d’autre que des bleuets. Mais nous sommes en train de prouver que la camerise peut prendre un bel envol sur notre sol.»

Petite présentation

Qu’est-ce qu’une camerise, au juste? Il s’agit d’un petit fruit qui poussait déjà à l’état sauvage dans les forêts du nord du Canada, mais qui a généré de l’intérêt en agriculture depuis que l’Université de Saskatchewan a mis au point, grâce à un processus de pollinisation contrôlée, une variété hybride d’arbuste capable de résister à une température de -47 degrés Celsius et de produire une bonne quantité de fruits (un kilo par plan en moyenne). Si on prend soin des mauvaises herbes qui l’entourent, cet arbuste est également peu enclin à contracter des maladies et n’a pas vraiment de prédateurs, en dehors des oiseaux lorsque les baies sont mûres. Sa culture se réalise donc la plupart du temps de manière raisonnée ou biologique.

Samiramay, dreamstime.com

Visuellement, la camerise, que l’on nomme aussi «chèvrefeuille comestible», est une grosse baie de forme ovale et allongée. En bouche, son goût est assez unique, rappelant un mélange de cassis, de bleuet, de framboise avec une petite touche de mûre, de nectarine, de prune et de rhubarbe. «Cela permet de la manger fraîche, comme de l’utiliser dans plein de recettes, explique Martine Girard. Confitures, smoothies, alcools, tartes, gâteaux, muffins, chocolat, crèmes glacées, sauces, vinaigrettes. Les possibilités sont multiples!»

Addiction santé

Il semblerait d’ailleurs que cette baie sucrée et un peu acidulée soit même addictive. «Les enfants l’adorent! C’est magnifique de voir leurs bouches toutes rouges quand ils viennent faire de l’autocueillette dans nos champs. C’est un signe qui ne trompe pas», dit en riant la productrice. Effectivement, le taux de brix de la camerise est assez important pour attirer des consommateurs de tout âge entre la fin juin et la mi-août, fenêtre annuelle au cours de laquelle ce petit fruit peut être cueilli.

La camerise n’est toutefois pas seulement bonne à manger. Composée à 83% d’eau, elle contient, par portion de 100 grammes, 60 calories, 14 grammes de glucides, 3 grammes de fibres alimentaires et 1 gramme de protéines. Elle est également une source d’acides aminés, de vitamines A et C, et de polyphénols, que l’on associe souvent à la prévention contre plusieurs maladies chroniques, certaines formes de cancer, ainsi que les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. «C’est ce qui explique la couleur très vive de la chair de la baie, d’un beau rouge, alors que celle du bleuet est pâle. Certains de nos clients se servent d’ailleurs de camerises pour teinter naturellement la laine qu’ils produisent», ajoute Mme Girard.

Nadmak2010, dreamstime.com
Dmitriy Filin, dreamstime.com

Petit fruit deviendra grand

Sa grande résistance au froid et aux maladies, son intéressant spectre organoleptique, sa polyvalence en cuisine, ses bienfaits pour la santé et sa culture raisonnée font de la camerise un petit fruit nordique auquel notre petit groupe jeannois et 140 autres producteurs à travers le Québec promettent un bel avenir. «Nous avons récolté 400 000 livres de camerises l’an dernier dans la province. Ce n’est pas énorme, mais nos arbustes ne sont pas encore tout à fait à maturité, et nous voyons que cette culture est en croissance un peu partout», explique Martine Girard.

Le Canada compte effectivement déjà deux millions de plants de camerises, et certains États américains commencent à en importer. «Je dirais que l’Amérique du Nord dans son ensemble peut développer cette culture. Mais je crois qu’au Lac-Saint-Jean, nous réunissons tous les éléments pour qu’elle s’y réalise pleinement. Nos sols ne sont pas contaminés, nous bénéficions de températures adaptées»… «et nous sommes vraiment convaincus», pourrions-nous greffer à cette tirade. Parce que nos fiers pionniers, dont les fruits sont maintenant accessibles en saison chez IGA, souhaitent bien sûr conquérir le cœur de tous les Québécois. «Notre souhait, c’est qu’un jour, les gens mangent des camerises comme ils le font aujourd’hui avec des framboises. Bref, que la camerise rentre dans les mœurs.» Qu’en pensez-vous?

IGA est fière de soutenir les initiatives locales en mettant en valeur le travail des producteurs de camerises du Québec. Lors de la saison de ce petit fruit vous pourrez vous en procurer partout au Québec chez les marchands IGA.
IGA

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