La passion du pain à deux

Située aux abords du fjord du Saguenay dans le magnifique village de Sainte-Rose-du-Nord, la boulangerie La Meunière et la Tortue est le projet d’un couple ambitieux, pour qui le désir d’offrir à ses clients des produits différents et de qualité surpasse tout le reste. 

Alors que le mercure affiche -28 °C en une journée du mois de février, Maxime Mongrain m’accueille avec une tasse de café fumant dans l’auberge de jeunesse qui se trouve juste au-dessus de sa boulangerie, La Meunière et la Tortue. « La complicité avec l’auberge de jeunesse est géniale. On s’est fait une super bonne entente. L’été, quand tu te lèves, ça sent le pain et les brioches », raconte-t-il.

Après des études en cuisine à La Malbaie, Maxime a travaillé dans différentes régions au Québec, dont la Côte-Nord. Il est souvent revenu au Saguenay pour y revoir d’anciens collègues de classe. C’est finalement dans le village de Sainte-Rose-du-Nord, surnommé « la perle du fjord », que le jeune homme de 35 ans a décidé de créer sa petite entreprise. « Je voulais être en région, mais pas trop loin d’un grand centre comme Chicoutimi. Je voulais avoir accès à la propriété et être proche de la nature », explique-t-il.

Il s’agit d’un endroit stratégiquement situé, puisque la saison touristique estivale apporte son lot de clients. « Quand les bateaux arrivent, les gens font la file dans la rue devant la boulangerie pour acheter du pain », dit-il. Et la proximité avec sa clientèle est essentielle. La boulangerie est si petite que les clients n’ont pas d’autre choix que d’assister à la confection des produits lorsqu’ils entrent dans le commerce. « On travaille devant public. C’est vraiment une plus-value », ajoute Maxime. Ce concept lui est d’ailleurs venu de l’époque où il travaillait dans un restaurant de sushis.

Une affaire familiale 

L’idée d’une boulangerie est arrivée quelque peu par hasard. « Je voulais partir à mon compte, mais je ne savais pas dans quoi. C’est ma belle-mère qui a pensé à une boulangerie. On a réfléchi quelques semaines, puis on a monté un plan d’affaires et ça nous a montré que c’était viable », confie-t-il.

Sa conjointe, Caroline Lamoureux-Pelletier, a décidé de l’accompagner dans cette aventure. « Maxime m’a dit que ç’allait être facile », lance-t-elle à la blague, alors qu’elle prépare la livraison quotidienne de paniers de pain à ses clients. Bien entendu, démarrer une petite entreprise demande de nombreux sacrifices, mais le jeu en vaut la chandelle, selon le couple d’entrepreneurs. « On voit qu’on prend une place qui était laissée vide et que ça comble un besoin. C’est gratifiant de voir les gens qui aiment notre pain », avoue Caroline, le sourire aux lèvres. « Certains nous appellent leurs sauveurs », ajoute Maxime. Au début, le boulanger donnait souvent de ses produits. Une manière de tester ses créations et de fidéliser sa clientèle.

Le commerce est ouvert depuis l’été 2018. C’était un moment marquant pour le duo, puisqu’il coïncidait avec la naissance de sa deuxième fille. Bien que la boulangerie l’accapare, Maxime s’assure de passer du temps de qualité avec ses enfants. « Je ne compte pas mes heures, mais je garde mes fins de semaine avec mes filles », dit-il.

Plaire à tous 

L’histoire de la boulangerie La Meunière et la Tortue m’est expliquée alors que nous sommes assis devant de grandes fenêtres donnant sur l’immensité du fjord du Saguenay ; un véritable petit coin de paradis, où le temps semble gelé comme le bord de la rive.

Toutefois, durant l’hiver, la petite entreprise n’hiberne pas. La production continue à fond de train pour les abonnés qui reçoivent chaque semaine une sélection des meilleurs produits de la boulangerie. Un peu comme les paniers de légumes, mais avec du pain et des viennoiseries. Un concept presque unique dans la région, puisqu’un seul autre commerce offre un service similaire. Et les options sont variées, personnalisées et pensées pour satisfaire tous les palais. « On fait des paniers à la carte », précise Maxime.

Mais il faut être discipliné : la journée débute au petit matin et les produits sont généralement prêts vers midi. Ensuite, on part en livraison. Alors que Caroline s’occupe de tout ce qui est administratif, Maxime se sert de la boulangerie comme d’un laboratoire pour tester des recettes. Il raconte d’ailleurs avec fierté comment il a élaboré sa fameuse brioche Passion framboise. « Je mets du jus de framboise dans la pâte pour lui donner un teint rosé », confie-t-il avec enthousiasme. Combien de pains font-ils ? Maxime n’arrive pas à donner de chiffre précis tellement il a créé de variétés différentes. « C’est difficile à dire, car il n’y a pas de limites. On n’arrêtera jamais de faire de nouvelles sortes », dit-il.

La boulangerie aujourd’hui cherche à diversifier ses produits. Le commerce offre une vaste gamme de classiques pains de ménage et de pains au levain plus rustiques pour les fines bouches. « Le but est de pouvoir vivre et créer des emplois en région, en faisant des produits qu’on aime. »

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