Québec Connection, c’est, à l’origine, des amis qui travaillent comme guides de rafting sur la rivière Jacques-Cartier, près de Québec. Il y a une dizaine d’années, alors que leur intérêt pour le kayak se développe, l’idée leur vient d’explorer des rivières auxquelles aucun kayakiste n’a encore osé se mesurer. Ils documentent alors leurs découvertes en images, qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux. « On va toujours un peu plus loin, on fait des chutes de plus en plus hautes ; puis on a évolué et on est rendu là où on en est, avec des premières descentes qui sont reconnues mondialement pour la beauté des rapides et les sections qu’on découvre », explique Emrick Blanchette, un des membres de Québec Connection.
Préparer une expédition peut prendre quelques heures, voire quelques semaines, pour ces gars qui pratiquent ce sport d’abord comme passe-temps. « Des fois, ça peut prendre plusieurs années avant de tomber sur les bonnes conditions pour faire une première descente. Si une rivière en particulier demande un niveau d’eau plus spécifique, si on vise une rivière assez pentue et froide, ça prend un niveau assez précis pour pouvoir la descendre en kayak », explique Emrick. Son acolyte, Billy Thibault, avec qui il était en voyage de kayak dans l’Ouest canadien au moment de notre entrevue téléphonique, explique qu’une expédition comme celle de la rivière Caopacho, située à environ 150 kilomètres au nord de Sept-Îles, requiert plusieurs semaines d’organisation, avec une logistique impliquant hélicoptère, train et essence à transporter. Ce secret bien gardé de la Côte-Nord est la vedette de deux des dix épisodes de la série Expédition kayak.
Tout au long de la série, on suit les kayakistes de Québec Connection dans différentes régions du Québec et du Canada, accompagnés par des amis qui complètent l’équipe, selon l’expédition. En plus de donner à voir des paysages grandioses, la série nous permet de découvrir les derniers territoires sauvages du pays.
Nul besoin d’être un adepte de ce sport pour apprécier la nouvelle émission d’Unis TV. Comme le dit Billy, « c’est visuellement esthétique, le kayak, c’est intéressant, c’est captivant ! On va vivre des moments de suspense, des moments d’émotions fortes que, nous, on vit de l’intérieur et qu’on va pouvoir faire vivre au public. Au travers de ça, on se ramasse à des endroits vraiment uniques, on découvre le Québec, on rencontre des gens locaux qui sont colorés, qui nous racontent leurs histoires. C’est un peu comme notre Québec à nous, au travers des rivières qu’on descend. » Son ami ajoute que la série permettra au public de voir des endroits uniquement accessibles en kayak. « On entre dans des canyons super étroits, super éloignés, à des centaines de kilomètres de toute ville, alors pour une personne qui est un peu curieuse ou qui aime l’exploration, ça va aller la chercher ».
C’est vrai qu’Expédition kayak nous rive à l’écran. Après de longs trajets et des portages ardus, on ne peut s’empêcher de se demander si tous ces efforts sont déployés en vain. Pourront-ils se mesurer aux rapides tant convoités ou devront-ils renoncer pour des raisons de sécurité ? Il faut garder à l’esprit que les rivières sont toutes des premières descentes. Personne n’a donc testé ces cours d’eau auparavant, ce qui ajoute une bonne dose de suspense à cette série enlevante. Le travail d’équipe et tout le processus d’analyse impressionnent aussi. Pour ces aventuriers expérimentés, la sécurité doit primer sur l’exploit. « C’était vraiment important pour nous que la personne qui regarde ça comprenne que, nous, on ne ferait pas ça individuellement. Faire une première descente et des rapides de difficulté élevée, c’est vraiment un travail d’équipe. Il y a un aspect sécurité qui vient entourer ça, on s’aide les uns les autres », explique Billy, qui fait vivre de grandes émotions aux téléspectateurs dans les épisodes consacrés à la Caopacho.
La première partie du voyage vers la rivière Caopacho permet de découvrir un autre élément mythique de la Côte-Nord : le train Tshiuetin, seul lien terrestre entre Sept-Îles et Schefferville, qu’utilise la moitié de l’équipe pour se rapprocher de la rivière, l’autre partie de la bande s’y rendant directement en hélicoptère. Emrick et Billy, qui étaient dans le premier groupe, ont apprécié la rencontre avec les gens des communautés innue et naskapie, qui connaissent bien le territoire. « Pour nous, c’est inexploré, mais eux se sont promenés et ont marché un peu partout autour de ça ; c’est sûr qu’ils n’ont pas descendu les rapides, mais ce sont des gens qui vont chasser, qui vont pêcher là. Ils étaient passionnés de partager leurs connaissances sur ce territoire », se rappelle Billy. Emrick se remémore la partie ethnoferroviaire du trajet : « Ils ont un immense respect pour les rivières et tout ce qui est la nature dans ce coin-là. C’était le fun à voir ! »
La Côte-Nord fait partie des destinations coups de cœur de Québec Connection, notamment la région de la rivière Betsiamites, qui leur a fait gagner un concours de vidéo dans le monde du kayak. Emrick explique que cette rivière est « comme un genre de mythe, en ce moment, dans la communauté du kayak », et ses affluents, dont la rivière Boucher que l’on découvre également dans la série, sont tous aussi attirants.
Pour ceux qui ont envie de s’initier au kayak de rivière, les deux pagayeurs s’entendent pour conseiller la rivière Jacques-Cartier, près de Québec, qui offre des sections pour tous les niveaux de kayakistes. D’ici à ce qu’on puisse dévaler les rapides du Québec, on peut au moins découvrir nos régions différemment, grâce à la série Expédition kayak.
Expédition kayak
Sur Unis TV, le jeudi à 21 h et en ligne tout de suite après
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