L’accueil impeccable des Insulaires

Chaleureuse, rassembleuse, inventive et sans prétention, la microbrasserie Les Insulaires n’aurait pu naître sans amour : celui que les deux propriétaires, Marilène Barale et Guillaume Ouimet, portent à la bière et celui qui unit ce couple de passionnés depuis qu’ils se sont rencontrés, dans un bar, il y a 12 ans !

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De longues tables, des plantes, des couleurs pastel, un sofa vintage sur une petite mezzanine, une tapisserie tropicale rappelant la mer, un grand bar de bois autour duquel les Lavallois comme les visiteurs se retrouvent, 24 robinets de bières en fût soigneusement alignés sur un mur de carrelage blanc, un grand espace aéré de 140 places, un menu bistro réconfortant : la microbrasserie Les Insulaires est devenue ce lieu de rassemblement qui manquait aux habitants — les « insulaires » — de l’île de Laval. 

« On tripe sur la bière depuis toujours, explique Guillaume, copropriétaire et brasseur titulaire d’un baccalauréat en génie chimique. C’est notre passion commune qui a motivé le tout ; mais le faire en couple était nécessaire. Nous ne l’aurions pas fait si nous n’avions pas été ensemble. »

C’est lorsqu’elle vivait à Montréal que la paire a commencé à se familiariser avec la bière de microbrasserie. En participant à de nombreux festivals de bières aussi. Des événements qui ont tellement charmé Marilène qu’elle a décidé, il y a cinq ans, de fonder le fameux Festival des bières de Laval. C’est ce « vrai » plongeon dans l’univers des bières de microbrasserie qui a marqué un tournant dans la vie et les envies du couple entre temps devenu lavallois.  

« Le milieu de la microbrasserie est très peu représenté sur le territoire, explique Marilène. On avait vu qu’il n’y avait pas de microbrasserie à Laval, et on ne comprenait pas pourquoi, car il y avait une demande. On trouvait ça important de s’implanter ici. Notre clientèle est principalement locale. »

Preuve que la demande était belle et bien réelle, l’engouement dont les gens ont fait preuve à l’ouverture en 2018 ne s’essouffle pas. Car le couple ne fait pas que « brasser de la bière », il a aussi contribué à créer une vie de quartier autour du pont Viau, là où il n’y avait jusque-là que très peu de commerces locaux. 

« Les gens de la place ont beaucoup de reconnaissance envers nous, ajoute le couple qui se dit très impliqué dans sa communauté. Ils nous ont dit : “enfin, un commerce qui nous ressemble!” Les gens sont enthousiastes, ils veulent nous encourager et ils apprécient notre présence. » 

Laval a bonifié son offre depuis quelques années. Des restaurants et de nouveaux projets y voient le jour, ce qui attire de plus en plus de jeunes et de petites familles qui viennent s’y installer. Et puis les amateurs de bière qui, eux, préfèrent rester dans la métropole osent maintenant sortir de la ville pour aller à la découverte de nouveaux établissements brassicoles. 

« Depuis cinq ans, c’est fou le nombre de routes des bières qui explose, s’exclame Guillaume. Il y a beaucoup de tourisme qui est créé par les microbrasseries. Presque chaque village a sa microbrasserie, maintenant. Le fait qu’on soit près de Montréal fait que cela attire les gens ; ils entendent parler de nous. »

Fraîcheur locale 

À l’instar de nombreux établissements de Montréal et d’ailleurs, Les Insulaires se font un point d’honneur de mettre en valeur les produits locaux et québécois. C’est dans cet esprit qu’a été créée La Lyzée, une bière 100 % québécoise lancée… à la Saint-Jean-Baptiste ! Une pale ale classique et fruitée « sans être trop amer, » facile à boire et ayant reçu de belles critiques. 

« On a voulu faire une bière 100 % Québec et encourager le terroir, explique celui qui a passé quatre ans à brasser de la bière dans un chaudron, dans un local universitaire. Il y a de plus en plus de houblonnières au Québec, il y a des malteries super intéressantes, c’est de plus en plus disponible. En plus, le fait que ce soit nos amis du Domaine Brune Houblonde qui fassent pousser le houblon à Laval, c’est encore plus cool !»

Avec de la levure et du malt Innomalt ou d’ailleurs au Québec, du miel Intermiel, des camerises et d’autres bons petits fruits, la saveur des bières des Insulaires est rehaussée par la fraîcheur des produits de notre terroir.

 « Je réussis toujours à faire aimer une de mes bières à quelqu’un », affirme Guillaume dont le papa, ancien amateur de Molson Export, ne jure maintenant que par La Dérive NEIPA, son IPA de type Nouvelle-Angleterre. 

Détentrice d’un permis de brasseur artisanal, la microbrasserie ne peut pour le moment que vendre sa bière sur place. Depuis peu, elle offre aussi de nouvelles canettes à emporter à sa clientèle. Une belle manière de faire de la publicité pour ce couple dont le troisième bébé (ils sont aussi parents de deux enfants) connaît une belle croissance. À tel point que des brasseurs d’ailleurs font parfois la route pour visiter leurs installations et leur demander conseil.  

« On ne sait pas où on va être dans deux ans, on ne fait que grandir ! lance en riant le brasseur qui explore déjà de nouvelles recettes de bières. C’est vraiment une belle fratrie, le milieu de la bière au Québec ; et, pour nous, les projets ne manquent pas. » 

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