Les savons made in Tadoussac

Ouverte il y a plus d’un an, la boutique Les Savons de l’atelier à Tadoussac s’inspire de la belle région de la Côte-Nord pour développer ses produits. Au programme: sable des dunes et queue de baleines.

Impossible pour le voyageur de rater cette charmante maison sur le bord de la route lorsqu’il quitte le centre-ville de Tadoussac pour se rendre aux dunes. Impossible aussi de ne pas sentir la douce odeur qui s’en dégage. C’est dans cette belle bâtisse que Claude Belzile et Linda Gagné vendent leurs savons «made in Tadoussac», comme ils aiment le dire.

Ce qui rappelle Tadoussac, c’est ce discret sceau représentant la queue d’une baleine apposé sur tous les blocs de savon qui se vendent à leur boutique. Mais pas que. Le Sable des dunes en est un autre exemple : il s’agit d’un savon exfoliant fait avec le sable des plages de Tadoussac, une des villes les plus touristiques de la Côte-Nord. Un petit plus local qui en fait l’un des produits les plus vendus de la boutique.

Au début, inspirée par sa grand-mère qui fabriquait déjà son propre savon, Linda se lance là-dedans pour son propre plaisir. Chez eux, il y a des savons dans la salle de bain, mais aussi partout dans la maison. « Chaque jour ou presque, j’en utilise un différent », raconte en riant Claude. Il faut dire que Linda a un peu transmis sa passion à son conjoint: ça fait des années que leurs vacances se résument parfois à visiter les savonneries de la province.

 

Puis Linda a perfectionné sa technique de fabrication en suivant des cours, à Montréal et à Québec. Elle a ensuite testé ses savons sur ses enfants. Claude aime dire en riant : « Nos savons, on ne les a pas testés sur les animaux, mais sur nos enfants ! »

De Baie-Comeau à Tadoussac

Après une carrière comme infirmière auxiliaire puis assistante dentaire pour Linda, de directeur de résidence pour personnes âgées pour Claude, les deux tourtereaux rêvent d’autres choses : de bulles, d’odeurs délicates et surtout de calme.

Résidents de Baie-Comeau, ils achètent un terrain à Tadoussac, sur le chemin du Moulin-à-Baude, à quelques kilomètres du centre-ville. Ils y construisent leur maison, qui sert aussi de savonnerie, et leur boutique, 100 pieds plus haut. Car Linda sait que ses savons peuvent séduire au-delà des étals des marchés sur lesquels elle les vend de temps en temps, la fin de semaine.

« On a eu l’idée de partir en business. L’idée, c’était que je continue à fabriquer les savons, et Claude, grâce à sa fibre entrepreneuriale, s’occupe plus de la gestion. Au début, je ne me voyais pas vraiment me lancer là-dedans, mais il a fini par me convaincre », confie Linda. Et surtout, ce qu’elle vend, elle y croit – « sinon, je n’en serai pas capable ».

Lait de Saint-Hilarion et sable de Tadoussac

Linda choisit d’utiliser du lait de chèvre pour faire ses produits. « Il a des propriétés très hydratantes. On s’approvisionne à la chèvrerie de Saint-Hilarion », précise-t-elle. Puis, elle y ajoute des huiles essentielles ou des fragrances. « Certaines huiles essentielles sont très volatiles, alors on met plutôt des fragrances », explique Claude.

Linda ajoute, avec un certain franc-parler : «Beaucoup de produits accrochent les gens avec les propriétés des huiles essentielles, mais si j’ajoute à mon bloc, dans lequel je découpe 17 savons, la quantité d’huile essentielle maximum qu’on m’autorise à y mettre, elles sont tellement diluées que je ne suis pas certaine que mon savon à la lavande va vraiment vous détendre ! » Linda ne mise pas sur le marketing, mais plutôt sur la qualité de ses produits.

Pour les colorants, elle utilise de l’oxyde de fer ou encore du mica, un minéral qui est l’un des constituants du granit. La préparation est ensuite coulée dans des moules. Une fois que les savons sont bien secs, Claude s’occupe de couper le gros bloc avec précision en 17 barres égales et d’y apposer manuellement le sceau qui représente une belle queue de baleine.

Pour le savon Sable des dunes, Linda utilise la même recette que pour tous les autres, mais ajoute du sable qu’elle est allée chercher à marée basse. « Je le lave, le stérilise au four, puis le passe au tamis pour enlever les petits morceaux de bois et de coquillages », raconte la passionnée du savon.

Shampoing en barre

La savonnerie, dont les ateliers se visitent parfois, offre aussi toute une gamme de baumes réparateurs pour les talons, des boules de bain et des crèmes hydratantes. À venir : le shampoing en barre. « Certains entrent dans la boutique et nous demandent si on en vend. C’est une demande très récurrente. Les gens veulent désormais voyager léger, éviter les emballages en plastique, etc. », dit Claude.

La plupart de leurs clients sont des gens de passage, mais le couple est tout de même fier de préciser que 30 % sont des locaux. La boutique ouvre ainsi pour Noël quand vient le temps de trouver des idées cadeaux. En hiver, les habitués passent simplement leur commande par téléphone. « On est très fiers de ça », avance Claude. Pourquoi ça marche ? « Car les 3 F sont réunis : la foi, le foin [l’argent] et le fun. »

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