Chaudière-Appalaches – Paysages tranquilles, vallons, vallées et rivières

Chaudière-Appalaches. Le nom de la région à lui seul évoque des monuments importants du patrimoine paysager québécois, à commencer par la rivière Chaudière, une des plus belles de notre territoire. Et puis, il y a cette chaîne de montagnes, à cheval entre le Québec et les États-Unis, dont les premiers plateaux transforment peu à peu les terres agricoles en terrains vallonnés, à mesure qu’on s’approche des frontières. C’est dans ces contrées qu’on découvre des paysages émouvants, où les routes droites qui naviguent de canton en canton semblent mener vers l’infini. Ces coins de pays sont à explorer, que ce soit pour une balade de quelques jours ou un long périple à travers les rangs et les petits chemins.

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Évidemment, la plupart des visiteurs aborderont la région par la route 132, entre Lotbinière et Saint-Roch-des-Aulnaies. C’est là que le fleuve, qui vole toujours un peu la vedette, commence à prendre de l’envergure, se transformant en estuaire aux allures maritimes, comme les noms des localités l’évoquent si joliment : Berthier-sur-Mer, Saint-Jean-Port-Joli, L’Islet-sur-Mer, là où se trouve d’ailleurs le Musée maritime du Québec. Voilà autant de lieux qui donnent envie de prendre le large. À ce titre, l’archipel de L’Isle-aux-Grues, avec ses 21 îles baignant dans le Saint-Laurent, invite au voyage. Deux d’entre elles sont accessibles aux visiteurs : la Grosse Île, où on trouve le lieu historique national de la Grosse-Île-et-le-Mémorial-des-Irlandais, et l’île aux Grues, rendue célèbre par les excellents fromages fermiers de la Fromagerie de l’Isle, mais aussi par Riopelle, le maître peintre, graveur et sculpteur qui y passa les dernières journées de sa vie.

Bref, tout le secteur du littoral est à explorer de long en large et offre de multiples raisons de s’arrêter en chemin. Ne faites pas l’erreur, trop souvent commise, de simplement « passer » par la 132, en route vers ailleurs. Toutefois, pour sortir des sentiers battus et bien comprendre l’ancrage de cette grande région dans le territoire québécois, il faut absolument s’enfoncer dans les terres agricoles et les collines pour aller à la rencontre d’un riche terroir qui ne demande qu’à être découvert.

Avant de partir à l’aventure, prenez soin de placer quelques repères sur votre itinéraire, grâce à l’excellent travail de la Table agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches, qui répertorie et met en vedette les « arrêts gourmands » de la région, une riche collection de boutiques, de restaurants, de producteurs et de transformateurs. À l’aide des panonceaux qui signalent les lieux d’intérêts tout au long de la route, vous trouverez facilement votre chemin

Pour vous lancer dans cette escapade, une première incursion dans le comté de Bellechasse est un très bon plan. À l’est de Lévis, un peu passé Beaumont, empruntez la petite route de Beaumont vers Labrie, pour bifurquer ensuite vers Saint-Charles-de-Bellechasse par la route 218. Ce chemin par la vallée de la rivière des Mères offre un joli coup d’œil sur les vallons qui commencent à se dessiner. On peut traverser la rivière par la route Picard et gagner le Rang-Sud-Est, afin de faire une halte au très convivial économusée Le Ricaneux, où on vinifie des petits fruits tels que la fraise et la framboise. 

Il suffit ensuite de se diriger vers le sud, en empruntant les rangs, pour finir par atteindre la route 219 qui file tout droit en passant par Saint-Gervais. Prenez le temps de vous arrêter à la boucherie Turlo, pour faire quelques provisions pour la route. Vous prendrez plaisir à faire des détours dans les environs, car les campagnes offrent de magnifiques coups d’œil sur des paysages pittoresques d’une grande beauté. 

Nous vous recommandons chaudement d’aller faire un tour un peu à l’est, vers Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland, qu’on appelle amicalement Buckland, tout près du parc régional du Massif-du-Sud. Il se passe quelque chose, dans ce coin de pays, avec cette destination plein air de plus en plus courue et aussi quelques entreprises qui sont peu à peu devenues des institutions, comme la fromagerie Cassis et Mélisse, le Pub de la Contrée Microbrasserie de Bellechasse ou encore l’atelier-boutique et cuisine d’été J’aime Bellechasse. La route 216, qui semble se perdre au loin dans les montagnes, offre des panoramas qui donnent envie de rouler jusqu’au bout du monde ! 

Pour découvrir d’autres paysages étonnants à Saint-Lazare-de-Belechasse, prenez la route du 6e Rang Ouest, qui débouche quelques kilomètres plus loin sur la route du Grand-Buckland. Empruntez-la jusqu’au joli village d’Abénakis. De là, vous pouvez continuer vers le sud, en suivant la rivière Etchemin par la route 277. Le paysage est tout particulièrement remarquable à la sortie de Saint-Léon-de-Standon, avec les prairies qui bordent la vallée et les montagnes qui se dressent à l’horizon. 

Vous vous rendrez ainsi jusqu’à Lac-Etchemin, une municipalité fort sympathique aux allures de station balnéaire, où vous pourrez être tentés de poser vos valises, avant de poursuivre votre voyage. Chose certaine, prévoyez un peu de temps pour aller faire un tour au ​​Moulin La Lorraine, un magnifique bâtiment patrimonial et l’un des derniers moulins à eau de la province, qui abrite un centre d’art. Il s’agit d’une pause incontournable avant de continuer vers le sud en direction de Saint-Louis-de-Gonzague, pour cheminer le long de la frontière et revenir vers Saint-Georges-de-Beauce en passant par Sainte-Aurélie, Saint-Zacharie et Saint-Côme-Linière.

Mais pourquoi vous aventurer si loin vers le sud sans réelle destination apparente? D’abord, parce que c’est très joli et surtout parce qu’on ne saurait explorer Chaudière-Appalaches sans prendre un bon bol d’air beauceron. C’est obligatoire ! Car le clou du spectacle pour ceux et celles qui partent à la découverte de la région se révèle quand on roule lentement, dans le sens du courant, le long de la splendide rivière Chaudière. Vraiment, ce parcours qui demeure méconnu n’a rien à envier aux plus belles routes panoramiques du Québec.

Avant de vous mettre en route, faites une pause à Saint-Georges-de-Beauce. En arrivant par le sud, la vue sur la rivière est saisissante. Si vous avez une fringale, la Fromagerie la Pépite d’Or, à l’entrée de la ville dans les hauteurs donnant sur la vallée verdoyante, pourrait bien vous satisfaire. Eh oui, cette poutine est parfaite et le fromage en grains on ne peut plus fringant ! On se plaît aussi à flâner dans cette ville dont on a aménagé les rives, afin d’y donner accès. Avec, en plus, le parc de l’île-Pozer et le parc des Sept-Chutes pour vous délier les jambes, Saint-Georges est une capitale régionale où il fait bon s’arrêter.

Pour quitter la ville, passez du côté est de la rivière Chaudière par la route 271, pour ensuite vous faufiler par la 6e avenue Nord qui, en chemin, deviendra le chemin Royal. C’est ainsi que vous descendrez le courant, en remontant vers Lévis, en louvoyant avec le cours d’eau jusqu’à Saint-Étienne-de-Lauzon sur une distance de 90 kilomètres au cours desquels vous ne verrez pas le temps passer. Ce trajet permet aussi d’accéder de la plus belle manière aux villes et villages tels que Notre-Dame-des-Pins, Saint-Joseph-de-Beauce et Sainte-Marie, qu’on atteint en franchissant les ponts qui traversent la rivière.

Et voilà ! Avec ces quelques conseils, vous avez ce qu’il faut pour vous lancer. Au terme de ce périple, qu’on vous encourage fortement à agrémenter à votre guise, au gré du hasard et des découvertes, vous aurez bien saisi ce qui se cache derrière le nom de cette région : un coin de pays peuplé de rivières et de montagnes. Vous comprendrez aussi qu’il vous faudra revenir souvent pour en explorer dans les moindres détails tous les rangs et les petits chemins qui regorgent de surprises. Bonne route !

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